Le 20 mars 2015, s’est tenue
dans la salle des actes de l’Institut Supérieur du Sahel la rencontre de restitution et de
validation de l’étude nationale de référence sur les mariages précoces et
forcés au Cameroun. Il faut rappeler que l’étude a été réalisée par l’ALVF
Extrême-Nord et l’Institut Supérieur du Sahel (ISS) avec l’appui financier des partenaires
de l’ALVF-EN, International Women Health Coalition et Cordaid. A cet effet, l’ISS
a mobilisé une équipe de 10 chercheurs parmi lesquels des juristes, des
sociologues, des agro-économiques, des psychologues... Ont pris part à cette
importante rencontre, les représentants des médias (CRTV Maroua) des
organisations de la société civile, des délégations régionales du MINPROFF, du
MINAS, de l’Education de Base, des organismes internationaux de développement
ainsi que les responsables de l’ISS et l’équipe des chercheurs ayant conduit
l’étude (cf. liste de présence). La rencontre a été présidée par le Directeur Adjoint
de l’Institut du Sahel en lieu et place du Directeur empêché.
Après les mots
introductifs de l’ISS et de l’ALVF, les participants se sont présentés et le
programme de la rencontre a été présenté.
Les travaux de la
rencontre se sont déroulés en deux étapes :
-
La
présentation de l’étude ;
-
La séance de
débat et enrichissements du document.
1- De la présentation de l’étude :
La présentation de
l’étude a porté sur
-
Le contexte,
les objectifs, les tendances nationales, les spécificités régionales et les
recommandations finales.
De la présentation l’on
retient qu’au Cameroun
·
le taux des
mariages précoces et forcés est de 76% ;
·
l’Extrême-Nord
vient en tête des régions les plus touchées ;
·
l’âge des
victimes varie entre 13 et 15 ans ;
·
les mariages
précoces et forcés sont une réalité sur tout l’ensemble du pays avec quelques spécificités suivant que l’on
se trouve dans les régions du Grand Sud (Centre-Sud-Est), du Grand Nord
(Adamaoua, Nord, Extrême-Nord) ou du Grand Ouest (Littoral, Ouest, Nord-Ouest
et Sud-Ouest) ;
·
les causes
sont essentiellement liées aux : Poids des traditions et cultures; silence
sur la question des MPF ; la peur des grossesses hors mariage au
sein de la famille ; les considérations religieuses et
traditionnelles ; l’ignorance des textes de lois ; la précarité des
conditions de vie des familles…
·
des
recommandations, l’on retient six
grandes propositions : La mobilisation des autorités
traditionnelles/religieuses ; la synergie d’actions des organisations de
lutte contre les MPF à la fois au niveau de l’Etat-OSC et OSC-OSC ;
l’appui à la scolarisation des filles
des milieux d’extrême pauvreté ; l’amélioration des conditions de vie
(santé, prise en charge psychologique) ; l’amélioration du cadre juridique
(publication du code de la famille et de l’enfant, d’une loi contre les
violences sexistes et faites aux femmes….) et l’implication des professionnels
de l’éducation entre autre.
Toutefois le volume des
informations n’a pas permis de rendre assez visible et compréhensible certaines
grandes idées à l’instar des zones les plus touchées, l’ampleur du problème par
région, les recommandations ciblées selon des acteurs précis.
2- De la séance de débat et enrichissement du document.
Dans cette partie, la
parole a été donnée aux participants/invités pour poser des questions ou
formuler des suggestions en vue d’améliorer le document.
Plusieurs
questions et suggestions ont été abordés en lien avec
-
le contexte,
-
l’échantillonnage,
-
la prise en
compte de certains facteurs influents (les religieux et traditionnels) ;
-
les détails
des conséquences des MPF sur la victime/survivante,
-
la vulgarisation
de l’étude dans les autres régions du pays en collaboration avec les
universités d’Etat associant également les chercheurs ayant participé au
travail (au moins l’un d’entre eux);
-
l’intégration
dans le rapport final des analyses comparatives et succès d’autres pays…
Observations / constats:
Il faut relever que les invités ont
effectivement pris part à la rencontre et tous sont restés jusqu’à la fin et au-delà
même du temps imparti d’où l’importance du sujet.
La présence du Lamidot de Maroua et
la satisfaction sur le visage des différents invités rassurent sur les
perspectives. D’ailleurs le Lamidot s’est engagé qu’il va personnellement
reprendre certains éléments de l’étude dans les différentes rencontres avec ses
collaborateurs : les Djaoros et Lawans de son canton, rencontres qui ont
lieu tous les quinze jours.
A l’issue de cette séance de débat,
l’ALVF a sollicité de l’ISS que toutes les suggestions pertinentes soient
intégrer dans le document final et que la présentation soit améliorée afin de
faciliter la lecture. La rencontre a pris fin vers quatorze heures (14h) sur
l’affirmation de l’ISS de respecter le délai de dépôt du rapport final fixé au
26 mars 2015.