lundi 30 mars 2015

VISITE DU HAUT COMMISSAIRE AU CAMP DE REFUGIES DE MINAWAO, CAMEROUN



           

Le mercredi 25 Mars 2015 le Haut-Commissaire aux réfugiés a effectué une visite au camp de réfugiés nigérians de Minawao. Dès 09h tous les dispositifs d’accueil ont été mis en place et les derniers préparatifs ont également pris fin.
            Ont pris part à cet événement toutes les organisations des Nations Unies dont ONU FEMMES et leurs différents partenaires parmi lesquels l’Association de Lutte contre les Violences faites aux Femmes, Antenne de l’Extrême-Nord (ALVF-EN) œuvrant dans le camp sur les questions de Violences Sexuelles Basées sur le Genre; les relais communautaires des divers services; les réfugiés eux-mêmes ; les autorités traditionnelles des communautés hôtes ; les médias nationaux et internationaux ; les forces de maintien de l’ordre du camp.
           
L’arrivée et l’accueil du Haut-Commissaire et de sa délégation composée des représentants du niveau national de toutes les organisations des Nations Unies ;  des autorités administratives, des responsables de services étatiques et des sectoriels des niveaux régionaux et départementaux ; des médias nationaux et internationaux ; ainsi que des forces de maintien de l’ordre chargés de l’escorte du convoi se firent à 12h précises. La cérémonie a démarré  05 min plus tard par la présentation des responsables d’organisations partenaires invités pour l’occasion et de la visite des points d’eau où l’expert en eau et assainissement du HCR a donné un bref aperçu de la situation. Avant de passer à la visite de l’école primaire où un rapide arrêt s’est fait dans l’une des salles de classe. Les élèves très contents ont exécuté tous en chœur un mélodieux chant de bienvenue à leur hôte de marque, qui était très ému par la prestation de ces derniers. Il a tenu à les remercier et les encourager dans son mot.
            Sans plus tarder, le programme s’est poursuivi par la rencontre de 02 familles de réfugiés pendant 15 min chez chacune d’elle. Après l’accueil et les présentations, le Haut-Commissaire a discuté avec les membres de ces familles question de voir les conditions de vie des réfugiés et de recueillir leurs impressions sur leur état d’esprit, les problèmes et les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien.  Ils ont exprimé leur  degré de satisfaction et leurs sincères remerciements pour tous les efforts, les moyens et les services déployés pour eux. S’en est suivi le point de presse et les interviews en direct du Haut-Commissaire et de certains membres de sa délégation. Le point de presse a été tenu dans l’espace attribué au Centre Vie de Femmes du camp.
            L’équipe de l’ALVF-Extrême-Nord a saisi l’occasion des arrêts dans les différentes étapes de la visite pour faire des exposés sur les différentes interventions dans le cadre du projet « Cohésion sociale et réhabilitation des femmes et filles refugiées, victimes ou survivantes des VBG/viols, affectées par le conflit au Nigeria ». Ce qui a été très apprécié par la Représentante de ONU Femmes au Cameroun
            Enfin, la visite s’est soldée par le départ du camp pour les communautés hôtes afin de rencontrer des familles et d’échanger brièvement avec elles pendant 20 min,  avant de rentrer sur Maroua ; puis sur Yaoundé.
            Cette visite était appréciée de tous car elle s’est bien déroulée et a permis de galvaniser toutes les parties prenantes qui œuvrent pour le bien-être des réfugiés du camp de Minawao.
Par Hadidjatou Yaouba, ALVF-Extrême-Nord

mardi 24 mars 2015

Atelier de restitution et de validation de l’étude nationale de référence sur les mariages précoces et forcés au Cameroun


Le 20 mars 2015, s’est tenue dans la salle des actes de l’Institut Supérieur du Sahel la rencontre de restitution et de validation de l’étude nationale de référence sur les mariages précoces et forcés au Cameroun. Il faut rappeler que l’étude a été réalisée par l’ALVF Extrême-Nord et l’Institut Supérieur du Sahel (ISS) avec l’appui financier des partenaires de l’ALVF-EN, International Women Health Coalition et Cordaid. A cet effet, l’ISS a mobilisé une équipe de 10 chercheurs parmi lesquels des juristes, des sociologues, des agro-économiques, des psychologues... Ont pris part à cette importante rencontre, les représentants des médias (CRTV Maroua) des organisations de la société civile, des délégations régionales du MINPROFF, du MINAS, de l’Education de Base, des organismes internationaux de développement ainsi que les responsables de l’ISS et l’équipe des chercheurs ayant conduit l’étude (cf. liste de présence). La rencontre a été présidée par le Directeur Adjoint de l’Institut du Sahel en lieu et place du Directeur empêché.
Après les mots introductifs de l’ISS et de l’ALVF, les participants se sont présentés et le programme de la rencontre a été présenté.
Les travaux de la rencontre se sont déroulés en deux étapes :
-          La présentation de l’étude ;
-          La séance de débat et enrichissements du document.

1-    De la présentation de l’étude :
La présentation de l’étude a porté sur
-          Le contexte, les objectifs, les tendances nationales, les spécificités régionales et les recommandations finales.
De la présentation l’on retient qu’au Cameroun
·         le taux des mariages précoces et forcés est de 76% ;
·         l’Extrême-Nord vient en tête des régions les plus touchées ;
·         l’âge des victimes varie entre 13 et 15 ans ;
·         les mariages précoces et forcés sont une réalité sur tout l’ensemble du pays  avec quelques spécificités suivant que l’on se trouve dans les régions du Grand Sud (Centre-Sud-Est), du Grand Nord (Adamaoua, Nord, Extrême-Nord) ou du Grand Ouest (Littoral, Ouest, Nord-Ouest et Sud-Ouest) ;
·         les causes sont essentiellement liées aux : Poids des traditions et cultures; silence sur la question  des MPF ; la peur des grossesses hors mariage au sein de la famille ; les considérations religieuses et traditionnelles ; l’ignorance des textes de lois ; la précarité des conditions de vie des familles…
·         des recommandations, l’on retient  six grandes propositions : La mobilisation des autorités traditionnelles/religieuses ; la synergie d’actions des organisations de lutte contre les MPF à la fois au niveau de l’Etat-OSC et OSC-OSC ; l’appui à la scolarisation  des filles des milieux d’extrême pauvreté ; l’amélioration des conditions de vie (santé, prise en charge psychologique) ; l’amélioration du cadre juridique (publication du code de la famille et de l’enfant, d’une loi contre les violences sexistes et faites aux femmes….) et l’implication des professionnels de l’éducation entre autre.
Toutefois le volume des informations n’a pas permis de rendre assez visible et compréhensible certaines grandes idées à l’instar des zones les plus touchées, l’ampleur du problème par région, les recommandations ciblées selon des acteurs précis.
2-      De la séance de débat et enrichissement du document.
Dans cette partie, la parole a été donnée aux participants/invités pour poser des questions ou formuler des suggestions en vue d’améliorer le document.
Plusieurs questions et suggestions ont été abordés en lien avec
-          le contexte,
-          l’échantillonnage, 
-          la prise en compte de certains facteurs influents (les religieux et traditionnels) ;
-          les détails des conséquences des MPF sur la victime/survivante,
-          la vulgarisation de l’étude dans les autres régions du pays en collaboration avec les universités d’Etat associant également les chercheurs ayant participé au travail (au moins l’un d’entre eux);
-          l’intégration dans le rapport final des analyses comparatives et succès d’autres pays…

Observations / constats:

Il faut relever que les invités ont effectivement pris part à la rencontre et tous sont restés jusqu’à la fin et au-delà même du temps imparti d’où l’importance du sujet.

La présence du Lamidot de Maroua et la satisfaction sur le visage des différents invités rassurent sur les perspectives. D’ailleurs le Lamidot s’est engagé qu’il va personnellement reprendre certains éléments de l’étude dans les différentes rencontres avec ses collaborateurs : les Djaoros et Lawans de son canton, rencontres qui ont lieu tous les quinze jours.

A l’issue de cette séance de débat, l’ALVF a sollicité de l’ISS que toutes les suggestions pertinentes soient intégrer dans le document final et que la présentation soit améliorée afin de faciliter la lecture. La rencontre a pris fin vers quatorze heures (14h) sur l’affirmation de l’ISS de respecter le délai de dépôt du rapport final fixé au 26 mars 2015.

AISSA DOUMARA, ALVF Extrême-Nord