mardi 24 mars 2015

Atelier de restitution et de validation de l’étude nationale de référence sur les mariages précoces et forcés au Cameroun


Le 20 mars 2015, s’est tenue dans la salle des actes de l’Institut Supérieur du Sahel la rencontre de restitution et de validation de l’étude nationale de référence sur les mariages précoces et forcés au Cameroun. Il faut rappeler que l’étude a été réalisée par l’ALVF Extrême-Nord et l’Institut Supérieur du Sahel (ISS) avec l’appui financier des partenaires de l’ALVF-EN, International Women Health Coalition et Cordaid. A cet effet, l’ISS a mobilisé une équipe de 10 chercheurs parmi lesquels des juristes, des sociologues, des agro-économiques, des psychologues... Ont pris part à cette importante rencontre, les représentants des médias (CRTV Maroua) des organisations de la société civile, des délégations régionales du MINPROFF, du MINAS, de l’Education de Base, des organismes internationaux de développement ainsi que les responsables de l’ISS et l’équipe des chercheurs ayant conduit l’étude (cf. liste de présence). La rencontre a été présidée par le Directeur Adjoint de l’Institut du Sahel en lieu et place du Directeur empêché.
Après les mots introductifs de l’ISS et de l’ALVF, les participants se sont présentés et le programme de la rencontre a été présenté.
Les travaux de la rencontre se sont déroulés en deux étapes :
-          La présentation de l’étude ;
-          La séance de débat et enrichissements du document.

1-    De la présentation de l’étude :
La présentation de l’étude a porté sur
-          Le contexte, les objectifs, les tendances nationales, les spécificités régionales et les recommandations finales.
De la présentation l’on retient qu’au Cameroun
·         le taux des mariages précoces et forcés est de 76% ;
·         l’Extrême-Nord vient en tête des régions les plus touchées ;
·         l’âge des victimes varie entre 13 et 15 ans ;
·         les mariages précoces et forcés sont une réalité sur tout l’ensemble du pays  avec quelques spécificités suivant que l’on se trouve dans les régions du Grand Sud (Centre-Sud-Est), du Grand Nord (Adamaoua, Nord, Extrême-Nord) ou du Grand Ouest (Littoral, Ouest, Nord-Ouest et Sud-Ouest) ;
·         les causes sont essentiellement liées aux : Poids des traditions et cultures; silence sur la question  des MPF ; la peur des grossesses hors mariage au sein de la famille ; les considérations religieuses et traditionnelles ; l’ignorance des textes de lois ; la précarité des conditions de vie des familles…
·         des recommandations, l’on retient  six grandes propositions : La mobilisation des autorités traditionnelles/religieuses ; la synergie d’actions des organisations de lutte contre les MPF à la fois au niveau de l’Etat-OSC et OSC-OSC ; l’appui à la scolarisation  des filles des milieux d’extrême pauvreté ; l’amélioration des conditions de vie (santé, prise en charge psychologique) ; l’amélioration du cadre juridique (publication du code de la famille et de l’enfant, d’une loi contre les violences sexistes et faites aux femmes….) et l’implication des professionnels de l’éducation entre autre.
Toutefois le volume des informations n’a pas permis de rendre assez visible et compréhensible certaines grandes idées à l’instar des zones les plus touchées, l’ampleur du problème par région, les recommandations ciblées selon des acteurs précis.
2-      De la séance de débat et enrichissement du document.
Dans cette partie, la parole a été donnée aux participants/invités pour poser des questions ou formuler des suggestions en vue d’améliorer le document.
Plusieurs questions et suggestions ont été abordés en lien avec
-          le contexte,
-          l’échantillonnage, 
-          la prise en compte de certains facteurs influents (les religieux et traditionnels) ;
-          les détails des conséquences des MPF sur la victime/survivante,
-          la vulgarisation de l’étude dans les autres régions du pays en collaboration avec les universités d’Etat associant également les chercheurs ayant participé au travail (au moins l’un d’entre eux);
-          l’intégration dans le rapport final des analyses comparatives et succès d’autres pays…

Observations / constats:

Il faut relever que les invités ont effectivement pris part à la rencontre et tous sont restés jusqu’à la fin et au-delà même du temps imparti d’où l’importance du sujet.

La présence du Lamidot de Maroua et la satisfaction sur le visage des différents invités rassurent sur les perspectives. D’ailleurs le Lamidot s’est engagé qu’il va personnellement reprendre certains éléments de l’étude dans les différentes rencontres avec ses collaborateurs : les Djaoros et Lawans de son canton, rencontres qui ont lieu tous les quinze jours.

A l’issue de cette séance de débat, l’ALVF a sollicité de l’ISS que toutes les suggestions pertinentes soient intégrer dans le document final et que la présentation soit améliorée afin de faciliter la lecture. La rencontre a pris fin vers quatorze heures (14h) sur l’affirmation de l’ISS de respecter le délai de dépôt du rapport final fixé au 26 mars 2015.

AISSA DOUMARA, ALVF Extrême-Nord



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